LA CHUTE DE MICHEL RIGOT _ CHAPITRE 6
15 avr
Tout le monde s’est levé, j’ai suivi. En sortant, je me suis dit qu’il ne fallait plus que j’y retourne. Leur politesse accentuait ma peine. De l’extérieur, je devais avoir l’air d’un pauvre type que ses collègues de travail fuient et laissent déjeuner tout seul. Ou peut-être avaient-ils compris. Aucun n’avait remarqué que je m’étais trompé en donnant l’étage de Aniland. Personne ne me demandait jamais comment ça allait à la boutique alors qu’ils parlaient boulot tout le temps. Ils ne s’intéressaient pas à moi. J’ai retrouvé mon chat et nous avons passé la soirée devant la télé. Je repensais à Charles. Toujours souriant, visiblement le meneur de la troupe. Je l’enviais. J’avais envie d’être Charles. Je l’observe toujours beaucoup au déjeuner. Il essaye de séduire Jacqueline, lui fait des petits sourires ravageurs, lui fait des compliments. Si j’avais quelqu’un à séduire, je ferais comme lui. Les mêmes sourires, les mêmes bêtises. Ses phrases sont tellement romanesques que l’on pourrait croire qu’elles feront rire plutôt qu’autre chose. Mais non. Jacqueline rougit et Charles se sent puissant. Ca leur fait du bien à tous les deux. Moi je parle à mon chat et ça s’arrête là. Où je me dispute avec ma mère.
Vers 1h du matin, j’ai repensé aux deux lettres que j’avais volé quelques jours plus tôt. Elles étaient toujours dans la voiture. Pendant dix secondes, j’étais heureux. J’avais quelque chose d’agréable à faire. J’ai pris tout mon temps pour mettre mes chaussures et suis descendue les chercher. Une fois sur mon canapé, je les ai posées sur la table. J’ai pris la première, une grosse enveloppe qui venait du 06. Le Sud. Les vacances. Elle était adressée à Samantha Doubs. C’était une amie attendait impatiemment qu’elle vienne passer les vacances chez elle au mois d’août. La petite avait visiblement une quinzaine d’années et vouait une passion à l’équitation. Elle avait joint des articles de magazines sur les chevaux et sur quelques chanteurs de la Star Academy. Vu le nombre d’heures que j’ai pensé devant la télé, je les reconnais facilement. Je suis allé mettre le disque de Starmania et ai continué la lecture. La jeune Djamila dont je lisais les mots à haute voix avec un accent du sud avait prévu de présenter un garçon « mortel » à son amie parisienne, « tu verras, il sait parler aux femmes, pas comme Nico. Tu te souviens l’année dernière comme il avait été con. Mais maintenant, on est plus des gamines, on ne se laissera pas faire. Je l’ai choisi exprès pour toi ! ». Un bon été en perspective.
De nouveau, j’ai été pris de panique. Où allais-je passer l’été ? Et surtout, où Alice passerait-elle l’été ? Je l’imaginais sur la plage ou ravissante à la terrasse d’un café, parlant sans relâche avec son apollon, lui expliquant que je ne pouvais pas tenir plus de dix minutes au soleil sans suer à grosses gouttes et rougir comme une écrevisse. Et ils riraient de moi. Je les entendrais rire jusqu’à mon minable appartement, partageant une glace vanille avec mon chat. J’espérais oublier Alice rapidement. Son souvenir me brûlait.
Je remis les articles et lettres dans l’enveloppe que je referma tant bien que mal. Mais l’ouverture sautait aux yeux. Je décida de laisser un mot sur l’enveloppe.
« Veuillez me pardonner chère Samantha, je me suis trompé de boîte à lettres. Passez de bonnes vacances ».
La seconde lettre était un avis d’huissier ordonnant le paiement d’une vieille facture d’hôpital sous huitaine. La honte m’envahit. Par ma faute, ses gens avaient peut-être eu leur porte enfoncée, leurs meubles inventoriés. Ils auraient beau dire qu’ils n’avaient pas eu connaissance du courrier, on ne les croirait pas. Dès le lendemain matin, j’ai fait le pied de grue devant la porte de l’immeuble et ai remis les deux lettres à leur place. Je n’avais pas laissé de mot aux parents.
Je suis allé prendre un café dans un bar de la rue. Certains en étaient déjà au verre de rouge, accoudés au bar, vociférant contre l’injustice de la société et la hausse du chômage et le temps qui devenait trop lourd. Je ne me sentais pas à ma place. Je n’étais à ma place nulle part. sauf chez moi, coincé entre quatre mûrs, caché, seul. Un homme m’a donné envie de chercher du travail. De ne pas me laisser glisser. Il portait une casquette à l’ancienne. En tweed marron. Un vieux pantalon bien élimé et un polo vert. Il avait les joues abîmées, le nez « comme un chou-fleur » aurait dit Alice. Il sentait mauvais et finissait son Ricard.
J’ai acheté un journal d’annonces réservé aux Cadres. Ces fameux Cadres qui sont tellement mieux que les autres qu’on leur fait des ANPE pour eux tous seuls. J’ai lu toutes les annonces, une à une. Et au fil des pages, mon courage se fanait. Tout semblait me renvoyer ma situation à la figure. Ca ne faisait pourtant pas si longtemps que ça, mais déjà je me sentais mort. J’ai pensé à Catherine. Comme Alice, elle devait être bien plus heureuse avec la personne qui me remplaçait. Peut-être que pour lui, elle faisait attention de ne pas filer ses collants ou qu’elle conservait un stock bien fourni dans son bureau. Il était sans doutes plus compétent que moi, et ses collègues l’adoraient et l’invitaient parfois à dîner chez eux en espérant vivement qu’il leur accorde cet honneur.
Je ne pouvais plus contrôler mon mental. L’heure du déjeuner est arrivée et je me suis rendue à la cafete, oubliant la promesse que je m’étais faite de ne plus y mettre les pieds. Il fallait que je sauve ma peau. Je me suis forcé à afficher le plus beau des sourires en m’asseyant en face de Charles. J’ai profité d’un silence pour parler, réentendre le son de ma propre voix.
« Ma femme et moi hésitons entre le Maroc et le Canada pour le mois d’août. Qu’en pensez vous ? »
Ils m’ont regardé comme si j’avais une pizza renversée sur la tête. Carine a sauvé la situation
« Le Maroc est quand même nettement moins loin. Et c’est un pays très accueillant. Je ne suis jamais allée au Canada, mais l’idée de prendre l’avion pendant dix heures m’angoisse »
« Vous avez raison Carine, le Maroc, c’est plus pratique. Et ma femme a le mal de l’air ! »
Personne n’a relevé, alors j’ai persévéré. J’ai dit la première banalité qui m’est passée par la tête. Il fallais que je parle, et surtout, il fallait qu’on m’écoute.
« Il commence déjà à faire chaud, je me demande comment ce serait en juillet… »
Charles a regardé Jacqueline avec un air coquin
« Dis moi Jacky, en parlant de chaleur, quand vas tu nous faire le plaisir de mettre des petites jupes que l’on voit un peu tes gambettes ? »
« Comptes là-dessus mon vieux ! Tu as encore le temps de préparer tes yeux ! »
Tout le monde a ri et Charles a parlé de ses vacances au Maroc l’année passée. Je ne sais pas si c’était pour répondre à ma question ou pour m’empêcher de dire une autre bêtise. En partant, j’ai eu peur de rentrer chez moi. De revoir ce canapé, cette baignoire, ce lit.
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